Ottilia Paky-Sutter
Ottilia Paky-Sutter grandit dans une famille paysanne et aurait souhaité devenir institutrice, mais la vie en décida autrement. Par son travail à l’auberge Löwen, Ottilia, brillante et avide de connaissances, était en contact avec des clients qui étaient bien informés et débattaient entre eux. Elle se mit à lire la presse – Neue Zürcher Zeitung et Weltwoche – ainsi que des livres que des étudiants lui apportaient. En 1947, en épousant Alois Paky, un Autrichien, elle perdit la nationalité suisse. Elle en ressentit une profonde injustice qui réveilla sa soif d’égalité des droits. Avec sa famille, elle put recouvrer sa nationalité en 1952, contre paiement d’une taxe de 2500 francs. Elle put s’établir ensuite comme femme d’affaires, responsable d’un magasin de vêtements et de costumes traditionnels, bien qu’elle fût tributaire, juridiquement, de l’accord de son époux. Ce fut une raison de plus de s’engager activement. Menant avec succès une politique pour les droits des femmes, se montrant toujours intéressée et bien informée, elle fut une partenaire de discussion respectée même dans les cénacles masculins. Ottilia Paky-Sutter fut l’une des fondatrices de l’association Frauenforum Appenzell et, à partir des années 1980, elle revendiqua publiquement l’introduction du droit de vote et d’éligibilité des femmes à la landsgemeinde.
Rebekka Dörig
Explication de la classe d'école pour la sélection de l'exposition :
« Curieuse, active sur le plan politique et prise au sérieux par les hommes : Ottilia Paky-Sutter fut une pionnière dans le paysage politique du canton d’Appenzell Rhodes-Intérieures du 20e siècle. Après avoir perdu la nationalité suisse à cause de son mariage avec un ressortissant autrichien, ce qu’elle ressentit comme une profonde injustice, et avoir dû demander l’autorisation de son mari pour ouvrir son propre magasin, elle montra de l’intérêt pour la politique. Elle ne se contentait pas de belles paroles, mais se consacrait corps et âme à son combat, développant un esprit de lutte et une ambition qui peuvent nous servir d’exemple encore aujourd’hui. Personnalité vraiment exceptionnelle, elle fut à l’origine d’un changement durable de la politique féminine dans le canton d’Appenzell Rhodes-Intérieures. La résolution des problèmes politiques et sociaux de notre époque nécessite l’intervention de personnes comme elle, hors du commun. »
Classes 6A et 6B, gymnase St. Antonius à Appenzell. Enseignante : Nadja Gött
Informations supplémentaires :
FrauenLeben Appenzell / Renate Bräuniger, Herisau 1999
Appenzeller Welten / Mäddel Fuchs und Albert Tanner, Baden 2016
https://www.e-periodica.ch/digbib/view?pid=ajb-001:2001:129::204#204