Gertrud Spiess

Gertrud Spiess passa son enfance dans le faubourg de Steinen à Bâle, où ses parents possédaient un magasin de machines à coudre réputé. Selon sa nécrologie, elle leur fut reconnaissante tout au long de sa vie pour l’éducation libérale dont elle avait bénéficié. Fondement d’une existence indépendante et émancipée, cette dernière lui permit finalement de s’inscrire à l’Université de Bâle, où elle étudia le latin, le grec et l’histoire. Outre son diplôme de maîtresse secondaire, qui lui permit d'enseigner au gymnase Leonhard, elle obtint un doctorat en 1948. Après le rejet de l'introduction du suffrage féminin au niveau fédéral, Getrud Spiess participa avec 49 autres institutrices à la grève des enseignantes du 3 février 1959. Sous-directrice du gymnase de jeunes filles de 1959 à 1966, elle s’engagea parallèlement en politique. Membre du Conseil de la commune bourgeoise dès 1961, députée PDC au Grand Conseil dès 1968 (présidente en 1975/1976), elle fut la première femme à présider un parlement cantonal en Suisse alémanique. Cet exploit lui valut une reconnaissance telle qu’elle devint, la même année, la première femme du canton de Bâle-Ville siégeant au Conseil national.
Joana Maria Burkart

Explication de la classe d'école pour la sélection de l'exposition :
« En 1961, alors que les femmes n’avaient encore aucun droit politique dans notre canton ou en Suisse, Gertrud Spiess siégeait déjà au Conseil de la commune bourgeoise de Bâle. Elle affirmait qu’une femme pouvait et devait être active en politique. Même si elle estimait que l’éducation libérale que lui avaient donnée ses parents était à la base de son assurance et de son émancipation, il nous paraît évident que sa personnalité y était aussi pour beaucoup. Nous sommes fiers de pouvoir étudier au gymnase Leonhard, où elle a enseigné lorsqu’il était encore un gymnase réservé aux jeunes filles et dont elle a été la sous-directrice à partir de 1959. Elle a évidemment participé, avec 49 autres institutrices, à la grève des enseignantes du 3 février 1959. La carrière politique qui a suivi, et qui fut brillante, l’a amenée au Grand Conseil du canton de Bâle-Ville – qu’elle fut la première femme à présider, en 1975/1976 (elle fut d’ailleurs la première femme à présider un parlement cantonal en Suisse alémanique) –, puis au Conseil national, ce qui en fait pour nous un exemple mémorable. »
Classe 3d, gymnase Leonhard à Bâle. Enseignante : Jelena Stefanovic

Informations supplémentaires :
Spiess, Gertrud (hls-dhs-dss.ch)
https://www.aelterbasel.ch/wohnen-leben/leben/50-jahre-frauen-im-basler-parlament/
«Randalierende Lehrerinnen» Der Basler Lehrerinnenstreik vom 3. Februar 1959 / Ursa Krattiger (Hg.), Basel 2009.
Nachruf für Gertrud Spiess / Felix Rudolf von Rohr, Basellandschaftliche Zeitung, 19.7.1995.