Iris von Roten-Meyer
Fille d’un ingénieur renommé, Iris von Roten grandit à Bâle. A l’instar de sa célèbre arrière-grand-tante Meta von Salis, elle désapprouva dès son plus jeune âge l'inégalité de traitement entre hommes et femmes. Après avoir achevé avec succès des études de droit à l’Université de Berne, ce qui était exceptionnel pour une femme à cette époque, elle se présenta en vain à de nombreux postes. Devenue rédactrice du « Schweizer Frauenblatt » (1944), publication officielle de l’Alliance de sociétés féminines suisses, Iris von Roten s’attaqua avec une plume acerbe et une argumentation précise aux ennemis du mouvement féministe. Elle dirigea, après avoir passé son brevet d’avocate, un cabinet d’avocat en Valais avec Peter von Roten, qu'elle avait rencontré pendant ses études et épousé en 1946. Ne s’étant jamais sentie véritablement reconnue comme femme avocate dans ce milieu conservateur, elle retourna à Bâle, où elle donna naissance à une fille en 1952 et écrivit son ouvrage « Frauen im Laufgitter. Offene Worte zur Stellung der Frau » (« Femmes derrière les grilles. Paroles franches sur la position des femmes »). La parution du livre en 1958 la rendit soudainement célèbre et fit d’elle une auteure à scandale. Le rejet vigoureux de son ouvrage par le public poussa Iris von Roten à se retirer dans la sphère privée.
Joana Maria Burkart
Explication de la classe d'école pour la sélection de l'exposition :
« Iris von Roten s’est opposée dès son plus jeune âge à l’inégalité de traitement entre hommes et femmes. Notre classe considère que cette Bâloise était une femme vraiment impressionnante. Que ce soit comme juriste ou comme journaliste, elle a toujours défendu les causes qui lui semblaient importantes et elle n’a jamais mâché ses mots. Il n’est donc pas étonnant qu’elle ait étudié le droit, ce qui constituait alors une exception. Si nous ressentons un lien particulier avec cette femme, qui a tenu un rôle décisif dans le mouvement féministe, c’est aussi parce qu’elle a grandi et vécu à Bâle. Sa franchise et son attitude parfois un peu extrême dans son combat pour l’égalité ont souvent suscité le rejet, non seulement parmi les hommes, mais aussi parmi les femmes. Cependant, cela n’a jamais paru la déranger beaucoup, comme elle l’a prouvé avec son livre Frauen im Laufgitter (“Femmes sous surveillance”). Nous admirons le fait qu’une femme ait eu un tel courage à cette époque. »
Classe 3d, gymnase Leonhard à Bâle. Enseignante : Jelena Stefanovic
Informations supplémentaires :
https://www.ebg.admin.ch/ebg/d...
Roten, Iris von (hls-dhs-dss.ch)
Verliebte Feinde: Iris und Peter von Roten / Wilfried Meichtry, München 2012.
Eine Frau kommt zu früh. Das Leben von Iris von Roten / Yvonne-Denise Köchli, Zürich 1992.
Offene Worte. Zur Aktualität von Iris von Rotens «Frauen im Laufgitter». Olympe. Feministische Arbeitshefte zur Politik, 2009, Nr. 28.
Logoz Camille, « "L’éternel potage" qu’on nous ressert à chaque
fois. Représentation et négociation des normes d’entraide familiale dans
la pensée féministe d’Iris von Roten», Nouvelles Questions Féministes, 37/1, pp. 68-85.
Wilfried Meichtry, Amours ennemies. Iris et Peter von Roten, Pierre: Monographic, 2014.