Jeanne Niquille

Jeanne Niquille naquit dans la ville de Fribourg, où, après avoir obtenu un brevet d’institutrice, elle s’inscrivit à l’université. Elle y fut une pionnière, puisque les femmes n’y avaient été admises comme étudiantes à part entière qu’à partir de 1905. Elle étudia l’histoire et obtint brillamment son doctorat en 1918. Auteure d’articles, Jeanne Niquille fut parfois la première femme à être publiée dans des revues scientifiques. Employée comme « archiviste honoraire » aux Archives d’Etat de Fribourg, elle fut à l’origine d’importantes innovations en matière de catalogage, mais le poste d’archiviste cantonale, auquel elle aurait eu droit du fait de ses qualifications, lui fut toujours refusé. Jeanne Niquille soutint la lutte pour l’introduction du suffrage féminin en rédigeant notamment un article paru en 1959 dans le journal fribourgeois « La Liberté ». En prenant comme exemples des figures de Fribourgeoises engagées en politique au sein d’assemblées communales (dès le XVIe siècle), voire comme présidentes de commune (au XVIIIe siècle), elle voulut démontrer que l’introduction du suffrage féminin n’était pas en contradiction avec la tradition fribourgeoise, bien au contraire. Issue de la bourgeoisie cultivée, Jeanne Niquille, qui ne se conformait pas aux normes sociales de l'époque et portait des pantalons, fut financièrement indépendante. Elle resta célibataire, car dans la fonction publique, les femmes perdaient leur emploi lorsqu'elles se mariaient.
Irma Gadient

Informations supplémentaires :
Femmes de Fribourg. Jeanne Niquille, in: 1700. Bulletin d’information de la Ville de Fribourg/Mitteilungsblatt der Stadt Freiburg, Dezember 2019/Januar 2020, S. 21. Weblink: https://www.ville-fribourg.ch/...
Niquille, Jeanne (hls-dhs-dss.ch)
Catherine Bosshart-Pfluger, "Jeanne N. (1894-1970), Staatsarchivarin ehrenhalber", in: Freiburger Geschichtsblätter Nr. 75, 1998, S. 168-174.